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Le polype nasopharyngé du chat

 

 

 

Pourquoi cet article ? Il fait suite à l'expérience que nous avons eu avec notre jeune scottish straight, Janet Jackson. Depuis fin 2014, elle enchaînait les otites, les soucis respiratoires, les yeux congestionnés, sans jamais avoir le nez qui coule ni d'éternuement. Notre vétérinaire est toujours resté sur le diagnostic d'un herpés virus chronique et sinusite. Tout ce temps, elle ronflait et avait des soucis de déglutition. Jusqu'à ce qu'elle soit hospitalisée en urgence le 23 avril 2015 pour une bronchopneumonie, puis une rechute le 16 juin malgré les antibiotiques et toujours ces soucis de ronflement. Et c'est ainsi que la clinique vétérinaire à Carvin a opéré en urgence pour un polype qui empêchait notre petite de vivre correctement depuis tous ces mois.

 

 

Le polype nasopharyngé est une affection rare, qui est souvent diagnostiquée tardivement, ce qui explique que son origine et son étiologie ne soient pas connues. Il semble être originaire de la jonction entre la trompe auditive et l’oreille moyenne, suite hypothétiquement à une affection congénitale et/ou à une inflammation chronique. Cette affection se retrouve chez des chats de toute race et de tout âge avec une prédisposition pour les jeunes chats.

 

L’affection congénitale : le polype aurait pour origine des rémanences des arcs branchiaux et se retrouve très souvent chez des jeunes chats (dès 3 mois).

 

L’inflammation chronique : le polype serait la conséquence d’une inflammation chronique due à une infection bactérienne ou virale du nasopharynx ou de l’oreille moyenne. Cette hypothèse repose sur le caractère inflammatoire du polype à l’examen histologique et sur la présence, fréquente, d’une réaction inflammatoire autour de celui-ci. Le polype peut s’avérer pyogranulomateur que l’on retrouve lors d’infection respiratoire par les calicivirus.

 

Symptômes :

En règle générale, il s’agit d’une affection chronique accompagnée d’une baisse plus ou moins importante de l’état général : amaigrissement, abattement, anorexie, et ne répondant pas aux traitements empiriques mis en place.

Mais également :

  • Stertor (Respiration bruyante : ronflement, grondement), changement de voix, éternuement, toux,

  • Dyspnée inspiratoire, dysphagie (lors de polype de grande taille),

  •  Respiration difficile, gueule ouverte, voire syncope quand l’animal s’énerve ou lorsqu’il fait chaud, surtout dans le cas de polype de grande taille,

  •  Et secondairement : halithose, jetage mucopurulent à épistaxis et larmoiements conséquences d’une infection secondaire.

Ces symptômes sont la conséquence directe de l’obstruction du nasopharynx par le polype et de la gène qu’il occasionne. Cette obstruction empêche le passage de l’air et des aliments. La ventilation des voies respiratoires ne se fait plus correctement et des infections bactériennes apparaissent secondairement, compliquant le tableau clinique.

 

Si le chat est dysphagique, il est sujet aux fausses déglutitions, responsables de bronchopneumonies. Or, les symptômes respiratoires d’obstruction de voies respiratoires hautes masquent les symptômes de bronchopneumonie, ce qui fait qu’elles passent souvent inaperçues. [Janet Jackson a été hospitalisée pour une bronchopneumonie deux mois avant son opération avec une rechute deux jours avant l’opération du polype.]

Sur cette photo, l’examen clinique.

La bouche de Janet était maintenue par un « pas d’âne Â» pour lui maintenir la gueule ouverte.

 

Le seul traitement possible est chirurgical. Les traitements médicaux prescrits permettent uniquement de limiter l’inflammation des tissus autour du polype et d’empêcher l’apparition d’infections secondaires, mais ils n’ont aucun effet sur la croissance du polype. De plus, ces traitements n’ont qu’une action transitoire sur les conséquences du polype puisque la cause des symptômes n’est pas traitée. La chirurgie a pour but de retirer entièrement le polype.

 

La principale complication est le syndrôme de Claude Bernard Horner qui se manifeste par :

  • Un abaissement de la paupière supérieure d’un Å“il

  • La fermeture de la pupille

  • Un enfoncement de l’œil dans son orbite

  • La troisième paupière apparente

  • Une rougeur oculaire.

  •  

Le plus souvent, ces symptômes sont transitoires et disparaissent en quelques semaines à quelques mois, mais il arrive qu’ils soient permanents, lors de traumatisme important du nerf.

 

 

 

 

Le pronostic à long terme est très bon après retrait total du polype, mais les récidives restent fréquentes surtout sur les polypes du nasopharynx.

 

Résumé de la thèse d’Elodie Maitre, sur le polype nasopharyngé du chat : Etude bibliographique

http://theses.vet-alfort.fr/telecharger.php?id=1088

 

Janet Jackson, 5 jours après son opération... avec le syndrome Horner

Janet Jackson, 3 mois après son opération.

Elle est méconnaissable...

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